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Analyses

Lu une analyse parue en août 2012 qui conclut qu’il se pourrait bien que la croissance soit finie.

Is U.S. Economic Growth Over? Faltering Innovation Confronts the Six Headwinds” par Robert J. Gordon

C’est un document de travail (en anglais) du NBER (National Bureau of Economic Research) , le n° 18315 sorti en août 2012. Ce macroéconomiste intéressé par les cycles courts et longs découpe en trois « révolutions » la période qui s’écoule depuis la révolution industrielle (j’ai le même découpage en trois âges industriels caractérisés un peu différemment et avec un argument théorique et pas seulement empirique). Sur l’exemple de l’évolution poursuivie depuis 40 ans de niveaux de plus en plus faible des taux de croissance et sur l’observation qu’il n’y a plus ni à produire de quoi transformer radicalement la vie matérielle du plus grand nombre (espérance de vie, urbanisation, scolarisation, mécanisation-automatisation, info-com) ni à faire exploser la productivité. Pas de quatrième âge industriel ? me demandaient mes étudiants. Non, après la révolution agricole et après la révolution industrielle et ses trois âges, il faut passer à la révolution sociétale !

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Ce texte de Gordon a été repéré par Martin Wolf éditorialiste économique du Financial Times qui en a fait un article dans Le Monde du 8 octobre 2012, intitulé “Adieu à la croissance illimitée” et que j’ai fait circuler, car il levait la barrière de la langue qui réduit la diffusion du texte analytique de Gordon.

Annonce précédente :

Lu une analyse qui propose de résoudre la dette des pays européens par un défaut simultané de l’ensemble des pays, un remède de cheval !

C’est l’analyse de Paul Jorion, Economiste et anthropologue qui publie beaucoup et qui avait prédit la crise de 2008. J’ai aussi bien apprécié son Le capitalisme à l’agonie (Fayard, Paris, 2011), qui au-delà de l’analyse du monde observé, comporte quelques pistes pour fonder un monde nouveau. Dans une chronique (Le Monde 9 octobre 2012), il note qu’ « une banque jugée « systémique » sera, comme on l’observe depuis cinq ans, sauvée par le contribuable, au nom de l’intérêt général ». Quelques semaines plus tard (Le Monde 20 novembre 2012) il poursuit le raisonnement sur la décision européenne (du 8 novembre) de recapitaliser Dexia avec 5,5 milliards d’euros ( après les 6,5 de 2011) alors que l’Europe avait décidé par ailleurs d’arrêter le programme d’aide aux plus démunis qui coûte 500 millions d’euros (et finance en partie les resto du cœur). « Jusqu’où ira-t-on dans de telles décisions « pragmatiques » qui, si elles apparaissent de simple bon sens en termes de comptabilité élémentaire, n’en minent pas moins, peut-être irrémédiablement nos choix de société ? ». Pour les sauver, il propose donc à juste titre ce remède de cheval, s’appuyant sur un travail historique d’économistes américains réputés sur 750 ans de défauts de la dette souveraine. J’ajoute qu’en tout état de cause, si le monde est global, les endettés et les prêteurs sont dans le même bateau : par conséquent tout est négociable.


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