L’état de la situation nucléaire au Japon
Fukushima, 10 ans après le 11 mars 2011.
Fukushima a fait de moi un anti-nucléaire. En mars 2011, le Japon a pleuré plus de 20 000 morts par le Tsunami, peu de morts au long des années en raison de la radioactivité, mais 200 000 déplacés qui n'en finissent pas de récupérer, beaucoup plus qui souffrent de tant de choses qui polluent leur vie, et plus d’une dizaine de millions, qui ont été atteints dans leur psyché et continuent d'avoir le trauma de Fukushima. Le Japon tout entier est marqué et tous les Japonais en ressentent la douleur même ceux qui le nient.D'autres mieux que moi, commémorent l'évènement tragique et ses suites tout aussi déplorables qui sont le quotidien de la population japonaise.
Par exemple je relaie plus bas l'information sur l'un des nombreux séminaires qui se tiennent à cette occasion:
Le dernier bilan du Ministère de l’industrie sur l’avancée des travaux à la centrale de Fukushima daï-ichi date du 24 décembre 2020 et a été mis en ligne en anglais le 28 janvier 2021 téléchargeable ici, je reprends cette information du beau travail fait l’association Accro créée après Tchernobyl et qui a suivi l’évolution de Fukushima au jour le jour (voir à la fin de cette longue page leurs coordonnées).
Deux webcams fixes, installées en 2014 par Tepco, permettent de voir la centrale nucléaire en direct, mais attention quand il est midi à Paris il est 20h en hiver à Tokyo -plus 8 heures- (19h en été) et si vous visionnez vers 17h heure de Paris, vous ne verrez rien…
Pour des vues aériennes non floutées des débuts de la catastrophe et de nombreux documents historiques voir le site cryptome.org
Fukushima, 10 ans après : regards interdisciplinaires
mercredi, 10 mars 2021, 10h-13h30 (France) 18h-21h30 (Japon)
10h00-10h10 Accueil et introduction -Aleksandra Kobiljski (CNRS) & Cécile Asanuma-Brice (CNRS)
10h10-10h40 Refuge et droit international- Nanako Shimizu (Université d’Utsunomiya)
10h40-11h10 Procès Fukushima - Paul Jobin (Sinica Academica)
11h10-11h40 La violence structurelle à la gestion du désastre- Cécile Asanuma-Brice (CNRS, Mitate lab.)
11h50-12h20 Décontamination et mesure environnementale- Olivier Evrard (CEA, LSCE)
12h20-12h50 Les musées de la mémoire- Marie Weishaupt (Université Libre de Berlin)
12h50-13h20 L’apocalypse ordinaire, le rôle des organismes internationaux dans la gestion de la catastrophe de Fukushima- Valérie Arnhold (Sciences Po)
Inscription obligatoire: crj@ehess.fr
La flamme Olympique des JO 2020
autour de la centrale qui fut accidentée le 11 mars 2011.
Ce 11 mars 2020, je reprends ci-après des extraits d’un post du blog du journal libération de Cécile Asanuma Brice où elle raconte son récent parcours à travers le département de Fukushima et où elle indique quelles sont les principales caractéristiques de la situation dans la partie de la zone interdite considérée comme décontaminée. Cette partie est non seulement réouverte à l’habitat mais elle va accueillir un parcours de la flamme Olympique autour de la centrale où les coeurs fondus des réacteurs continuent cependant d'être refroidis et de produire chaque jour 160 m3 d'eau radioactive. Toutefois ce projet de "retour médiatisé à la normale" est actuellement menacé par l’épidémie de Coronavirus.« Posé sur la boîte à gants de la voiture, le compteur Geiger s’affole. Ses vibrations se font de plus en plus bruyantes pour afficher des niveaux entre 2 et 3 microsievert/h. Nous sommes sur la route 6 qui traverse le département de Fukushima du nord au sud. Cette départementale a été rouverte le 31 janvier 2020 à une circulation limitée aux 4 roues, en raison des trop forts taux de radioactivité. Elle a la spécificité de passer à quelques kilomètres seulement de la centrale de Fukushima. Sur la chaussée à droite, comme sur celle de gauche, les entrées de vastes demeures embroussaillées par des années d’abandon sont closes par des grillages qui spécifient l’interdiction de s’arrêter. Sur le bord de route, des panneaux nous indiquent le niveau de radiation auquel nous sommes exposés : entre 0.5 et 2.5 microsievert/h. La fourchette est large, mais reste bien au-dessus du niveau naturel qui était à 0,04 microsievert/h avant l’accident. […]
Dès la décision de l’accueil des JO par le Japon en 2013, une vaste politique de communication afin d’inciter les populations au retour à vivre dans les zones inégalement contaminées avait été lancée. Entre autres mesures : la suspension des aides au refuge, la réouverture d’une partie de la zone d’évacuation et l’épandage de la terre contaminée en deçà de 8000 Bq/kg. Bien que freinés par les forts typhons d’octobre dernier, les travaux ont repris de plus bel dès le début d’année. […]
Car l’enjeux est de taille : Il s’agit, pour le Japon, de démontrer qu’il a réussi à surpasser l’accident nucléaire de mars 2011 qui avait généré l’évacuation de 160.000 habitants du département de Fukushima. Pour l’industrie nucléaire mondiale, l’occasion est donnée de montrer que l’on peut être « résilient » à un accident nucléaire. […]
la très grande majorité de la population n’ayant pas l’intention de revenir vivre dans les communes rouvertes, selon les multiples sondages effectués par diverses institutions dont TEPCO. […]
les trois stations de train des trois communes adjacentes à la centrale, seront remises en activité le mois prochain ! Les communes n’étant, elles, que partiellement rouvertes à l’habitat en raison de taux de radiation encore trop élevés et les habitants quasi absents, ces trois stations de train seront les trois premières stations entièrement automatisées du Japon, les taux présents ne permettant pas une activité humaine permanente sur place[…] Désormais armé pour appareiller ce nouvel avenir radieux, le gouvernement japonais prévoit parallèlement le démarrage du relais de la flamme olympique dans cette zone évacuée, partiellement rouverte à la population autour de la centrale de Fukushima daichi. Il réalise ainsi d’une pierre deux coups : banaliser le désastre tout en médiatisant cette banalisation. Afin de limiter la contamination des athlètes, il est prévu de leur faire parcourir de courtes distances dans l’ensemble de ces communes dont le niveau de contamination n’est toujours pas stabilisé. […]
Car, c’est au cœur de ces tensions, amplifiées par la décision de rejeter les eaux contaminées stockées autour de la centrale nucléaire à la mer, affaire qui oppose les syndicats des pêcheurs de Fukushima à l’AIEA, que le Coronavirus fait son entrée en scène venant fragiliser un peu plus l’élan donné par l’accueil des JO en vue de la reconstruction. Le 29 février, lors d’une conférence de presse, le premier ministre japonais, Shinzo Abe, s’adresse à ses citoyens concernant les mesures prises pour tenter d’enrayer la pandémie de covid-19, avec un vocable proche de celui utilisé lors de la catastrophe de Fukushima : il faudrait se battre contre un ennemi invisible, dont on ne connaît pas les conséquences. […]
Le 9 mars, le premier ministre japonais, Shinzô Abe, s’est rendu dans les communes récemment rouvertes de la zone d’évacuation à Fukushima pour y lancer un appel national fortement médiatisé, afin que la population revienne habiter dans ces villages, martelant l’élan lancé par les prochains JO. Au delà du coût qu’engendrerait l’annulation des JO, elle fait office de chiffon noir dans l’esprit nippon, remémorant la première annulation motivée par le début de la seconde guerre mondiale. Aussi, si les jeux olympiques japonais venaient à être annulés, il est fort à craindre que le COVID-19 ait raison de ce géant aux pieds d’argile qu’est la reconstruction tant décriée d’un territoire encore instable. […]»
Vous pouvez télécharger le texte complet de ce témoignage en format pdf.
Le point fait en mars 2018.
Le 11 mars 2011, un formidable séisme a secoué le Japon. Il a provoqué sur toute la côte nord-est de l’île principale un tsunami gigantesque. La vague a atteint par endroit 40 mètres de haut, se riant de digues protectrices en béton armé, épaisses par endroit de plusieurs mètres et s’élevant à plus de 11 mètres. Prévenues un peu à l’avance de la vague, près de 20 000 personnes, confiantes ou n’ayant eu le temps de s’enfuir assez loin, assez haut, ont été happées par la vague. Des dizaines de milliers de personnes ont perdu leur habitation et ont été relogées dans des habitats précaires où plusieurs milliers vivent encore. Des centaines de milliers de famille ont perdu un conjoint, un enfant, un parent. Le traumatisme leur reste présent. Aujourd’hui le paysage a été modifié, des habitats, des routes ont disparu à jamais. La blessure reste là. Et ces familles commémorent leurs disparus chaque année. Ayons une pensée pour eux.Ce désastre s’est prolongé. Une centrale nucléaire de Fukushima a été atteinte et ses trois réacteurs en fonctionnement ont été inondés, les systèmes de secours mis hors d’usage. Une suite d’explosions du 12 au 15 mars et la fusion des cœurs des trois réacteurs a déversé dans l’atmosphère un nuage radioactif qui s’est diffusé au gré du vent. La région, le Japon, le monde ont échappé au pire: il n’y a pas eu de réaction en chaîne.
Mais la centrale reste radioactive au-delà de la normale et il faut encore refroidir ses réacteurs. L’eau injectée, contaminée de ce fait, échappe en partie à la récupération. Celle qui l’est s’entasse dans des milliers de cuves toujours plus nombreuses. La décontamination de superficies immenses pour essayer de rendre habitables (des conditions de radioactivité bien plus élevées que la normale) est un travail sans fin. Il accumule les montagnes de déchets radioactifs au moins jusque 2300, mis dans des millions de sacs en principe bien étanches. Mais on ne décontaminera pas les forêts. Et beaucoup des 200 000 personnes déplacées ne reviendront pas.
Le gouvernement minimise la mortalité due à la radioactivité et peine à reconnaître qu’elle est à l’origine des 150 cas de cancer de la thyroïde des jeunes – pourtant des dizaines de fois plus fréquents que la normale. Il ignore la surmortalité dans ces zones qui dépasse le nombre de victimes du tsunami selon Rémi Scoccimarro*. De Fukushima à Tokyo, chacun sait qu’il a été exposé à des doses anormales de radiation. Quand il détecte chez lui, ou chez un proche, tel ou tel symptôme, lui vient à l’esprit que c’est peut- être lié à cela. Le Gouvernement soutient – écrit Cécile Brice*- que c’est cette angoisse et non les supposées radiations qui rend malade. Néanmoins la souffrance est là.
Le Japon a recodifié les règles d’urbanisme et d’organisation de l’espace en bord de mer. Le département de Fukushima a en outre choisi de quitter le nucléaire pour les énergies renouvelables. Il veut couvrir ainsi 40% de sa consommation en 2020 et 100% en 2040. Ce n’est pas le choix du gouvernement japonais. Il relance ses réacteurs, cinq sont à nouveau en fonctionnement (sur 51 en 2011). A l’encontre du sentiment majoritaire au Japon et de celui d’anciens premiers ministres de sensibilité différentes comme Yasuhiro Nakasone, Junichiro Koïzumi ou Naoto Kan. Ils soulignent que c'est le seul moyen d’atteindre le risque zéro : arrêter toutes les centrales.
Manifestement "l'efficacité" espérée prime sur "l'humanité". Au Japon, comme en France. L'Allemagne suite à Fukushima a fait un autre choix. Faut-il attendre la prochaine catastrophe pour que "l'humanité" soit préférée au rêve d'efficacité?
*Actuellement chercheurs au centre de recherche de la Maison franco japonaise de Tokyo.
2015 et avant.
L’approbation populaire de l’action du premier ministre Japonais Abe est tombée au plus bas depuis sa prise de pouvoir en 2012, les derniers sondages de juin 2015 lui donnent juste un peu plus de 40% d’avis favorable. Cependant il va de l’avant et ce malgré une mobilisation populaire – très forte à l’aune des routines japonaises de ces 40 dernières années : 25 000 personnes ont protesté autour du parlement le 16 juin contre le re-démarrage des réacteurs et contre les lois sur la sécurité et la paix.
En dépit de cela, le 9 juillet, un premier réacteur (à SatsumaSendai, département de Kagoshima dans l’île de Kyushu) a commencé à recevoir du combustible et devrait redémarrer en août et fonctionner à plein en septembre. Sur 15 des 43 réacteurs utilisables, des procédures sont en cours pour obtenir l’autorisation de redémarrer.
Tout cela se fait sans que la situation confuse décrite en mars dernier se soit améliorée significativement.
4 ans après l'accident, 23 000 manifestants à Tokyo le 8 mars 2015.
Quatre ans après la catastrophe, la centrale daï-ichi de Fukushima est en cours de démantèlement dans un contexte confus. Les cœurs de trois réacteurs ont fondu et échappent à une maîtrise réelle pour des dizaines d’années. Il faut les asperger chaque jour de 350 tonnes d’eau qui rejoignent les sous-sols déjà inondés par les ruissellements. L’opérateur TEPCO en récupère une partie, la décontamine partiellement et la stocke provisoirement : 600 000 tonnes s’accumulent avec 250 000 mètres cubes de déchets radioactifs (une broutille vu les 30 millions de mètres cubes à traiter ici et là). Pour en revenir à l’eau il faut aussi compter avec celle - devenue elle aussi radioactive, qui se faufile jusqu'à la mer déjouant les tentatives de l'en empêcher : l'océan pacifique a déjà retrouvé le niveau de radioactivité connu dans les années soixante, lors des expériences atomiques atmosphériques.
Bien peu des 120 000 évacués de Fukushima envisagent un retour; le gouvernement continue une décontamination - inefficace- et croit persuader que vivre avec une radioactivité inférieure à 20msv par an est sans danger. La promesse d'un retour à la normale internationale de 1msv est oubliée. Des couples âgés et des agriculteurs sont certes revenus sur les terres ancestrales avec l'espoir d'en extirper la souillure radioactive. Dans les zones non évacuées, le niveau de radioactivité permet presque partout d'obtenir des produits sous le seuil officiel de 100bq/kg ce qui est supposé autoriser une ingestion (à long terme?) sans risque accru de cancer.
Presque cent cancers de la thyroïde ont été détectés chez les enfants de Fukushima et traités par la chirurgie. Les autorités déclarent que ce taux de prévalence, plus de dix fois les taux moyens, n'est pas dû à la radioactivité, mais au fait que le dépistage a été systématique et que ces cancers auraient pu ne jamais se "déclarer". On comprend que les populations de Fukushima, des environs et même du reste du pays soient cependant affectées psychologiquement.
Seul un tiers des Japonais sont en faveur du redémarrage des réacteurs, tous arrêtés depuis septembre 2013. Testés selon de nouvelles normes, quatre ont obtenu l'agrément technique, deux ont même le feu vert des autorités locales, mais les opérateurs attendent celui du gouvernement qui préfère reporter sa décision après les élections locales d'avril.
Malgré l'opinion publique et les appels répétés de personnalités, intellectuelles comme Kenzaburo Oé ou politiques comme les anciens premiers ministres, Naoto Kan (du Parti démocrate du Japon, centre gauche) au pouvoir pendant la catastrophe ou Jun Ichirô Koïzumi (du Parti Libéral démocrate, premier ministre de 2001 à 2006), ancien mentor de l'actuel premier ministre, Shinzo Abe, celui-ci mène une politique de puissance, dont l'énergie nucléaire est une composante.
En visite au Japon en mars, Angela Merkel a rappelé que l'Allemagne a décidé de sortir du nucléaire suite à Fukushima. Elle a aussi rappelé que l'Allemagne a officiellement regretté son passé et s'est réconciliée avec ses voisins. Ce n'est pas dans l'esprit de Shinzo Abe qui, cherchant à faire à nouveau du Japon une puissance militaire, est hostile à l'expression d'un regret concernant les atrocités perpétrées en Asie, et, bien au contraire, encourage ses partisans à honorer les âmes des criminels de guerre au temple Yasukuni qu'il a lui-même visité en décembre 2013. La voie de sortie du nucléaire bute au Japon sur la soif de puissance.
POUR EN SAVOIR PLUS : On peut trouver une synthèse de la situation nucléaire actuelle sur le site de l'association ACRO, fondée lors de l’accident de Tchernobyl, qui s'est mobilisée dès l'accident du 11 mars 2011 pour suivre au jour le jour ce qui se passe au Japon et continue à le faire.
J'ai rédigé régulièrement des notes, archivées ici, écrites à partir de sources originales multiples.
J'ai repris de ACRO une liste de sources toujours actives (au 15 mars 2015) avec des documents d'archives et des documents (y inclus video)de l'actualité courante concernant la situation nucléaire et les séismes.
Un documentaire de Jean-Paul Jaud est à voir absolument : Tous Cobayes – la moitié concerne la toxicité des OGM, l’autre moitié la toxicité du nucléaire centrée sur le désastre de Fukushima. Leur dernier film porte sur "Libres" porte sur les énergies renouvelables libérant du nucléaire, voir le site de Jean-Paul et Béatrice Jaud.
Données de base, officielles sur la radioactivité.
Des données brutes d’observations de la radioactivité ont été diffusées (pas avant fin mars 2011) en japonais, puis en anglais (et en chinois) par le MEXT (Ministry of Education,Culture,Sports,Science & Technology) jusqu’au 18 septembre 2012 (et sont encore disponibles sur son site ). Depuis cette date le relais a été pris par la nouvelle agence « indépendante » la NRA (Nuclear Regulation Authority).
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Le 28 juin 2014
NON AUX CENTRALES NUCLEAIRES du 28 juin 2014.
La société civile continue de se mobiliser - ci-dessus quelques uns des 5 500 manifestants du 28 juin 2014 et un extrait du Manga qui a donné un écho national au malaise de la population, vis à vis des déchets, vis à vis de ce que la moitié des jeunes de Fukushima ont un problème de thyroïde, vis à vis des premiers cancers et vis à vis de la généralité de petits problèmes comme les saignements de nez
- voir mon texte faisant le point sur la situation au 12 juillet 2014. Une note plus complète peut être téléchargée ici. Il y a toujours une manifestation autour des bureaux du premier ministre chaque vendredi soir, une tente établie en permanence à côté du Ministère de l'économie et une pétition qui a déjà recueilli plus de 8 millions et demi de signatures.
Avec Hiroko Amemiya, nous avons organisé des actions de solidarité internationale soutenues par la Fondation de France (vers les paysans et les enfants) et des relations d'amitiés entre des jeunes français et des collégiens japonais dont on peut lire les témoignages émouvants dans une newsletter, d'octobre 2013 (N1-1, N1-2, N1-3, N1-4), et de juillet 2014 : N2.
Le 13 Octobre 2013
Eau contaminée, Ne polluez pas la mer, contre le redémarrage.
La société civile continue de se mobiliser - ci-dessus quelques uns des 40 000 manifestants du 13 Oct 2013 - voir mon texte publié par Reporterre qu'on peut aussi télécharger ici. Il y a manifestation autour des bureaux du premier ministre chaque vendredi soir, une tente établie en permanence à côté du Ministère de l'économie et une pétition qui a déjà recueilli plus de 8 millions de signatures.
Le 7 septembre 2013 , le premier ministre Abe a déclaré à propos de Fukushima "nous maîtrisons la situation". En réaction à cela, Takashi Hirose, auteur entre autres, en 2011, de Japan Meltdown (traduit en anglais) vient d'envoyer (le 21 septembre) une lettre aux athlètes du monde entier, pour leur dire le danger de la situation réelle: vous pouvez la télécharger ici. Le premier ministre a fait une petite marche de côté dans un discours en anglais à Kyoto le 6 octobre appellant le monde entier à venir aider les Japonais à maîtriser la situation- télécharger le texte de son message(en anglais) donné par Associated Press .
Le 2 juin 2013 les Japonais ont manifesté contre le nucléaire en masse, à 60 000 à Tokyo avec entre autres le prix nobel Ôe Kenzaburo (30 000 selon la police) criant leur opposition au projet gouvernemental de redémarrage des réacteurs arrêtés. En dépit de cela, le président Hollande est allé la semaine suivante apporter le soutien de la France au Japon du premier ministre Abe pour développer le nucléaire faisant fi de la volonté des peuples. C’est que l’OMS et l’ONU les soutiennent pour faire du négationnisme nucléaire : lire mon point de vue publié par Ouest France le 10 juin tiré d'une note rédigée à ce sujet.
Près de la tour de Tokyo, Minato Ward, Shiba Park, kyodo, puis les marcheurs, AFP Photo de Rie Ishii et autour de Ôe Kenzaburo en bas à gauche avec des ballons en forme de colombes, AFP photo de Toshifumi Kitamura.
Mars 2013
Des interventions intéressantes la situation actuelle au début de 2013 ont été présentées le 9/03/13 lors d'une réunion-débat à Paris organisée par l'association sortir du nucléaire; on peut accéder en ligne aux interventions de Kolin Kobayashi et de Cecile Asanuma Brice en cliquant sur leur nom.
En ce début 2013 les deux seuls réacteurs en marche pourraient être arrêtés et aucun autre ne serait remis en route avant septembre 2013. Une remise en cause du projet d'abandon du nucléaire pour 2040 ne sera pas lancée avant les élections sénatoriales de juillet. Les populations, jusque 100km, parfois même 200 km de la centrale, sont inquiètes pour leur santé. Elles le sont plus encore pour celle de leurs jeunes enfants qui vivent avec une radiation ambiante supèrieure à la norme internationale (+ de 1 millisievert/an). Elles craignent un grand tremblement terre annoncé comme probable et qui pourrait faire de la piscine de l'unité 4 de la centrale (avec 1300 barres de combustible usagé) une véritable bombe nucléaire.
J'ai rédigé une courte note sur la vie quotidienne :"comment potéger ses enfants?" publiée par Paul Jorion sur son blog et téléchargeable ici. Un texte plus complet (25 p) fait le point d'ensemble de la situation
Je mets également sur le site le texte d'un plaidoyer pour l'arrêt total de l'usage de l'énergie nucléaire de M. Mitsuhei MURATA qui a longtemps combattu la "dictature nucléaire", qui prévaut au Japon, ce qui lui a valu d'être mis "au placard", après avoir été ambassadeur du Japon à Genève (et donc auprès des organisations internationales qui s'y trouvent). Ce message comporte un appel à créer une journée mondiale de l'éthique qui a été entendu par la fédération mondiale des clubs unesco qui devrait faire du 11 mars une journée mondiale de l'éthique.
Je mets également sur le site une vidéo sous-titrée en français où Mitsuhei MURATA dénonce la situation nucléaire au Japon et le rôle joué par les puissances d'argent et par les Etats-Unis.
La société civile continue de se mobiliser entre autres avec une manifestation autour des bureaux du premier ministre chaque vendredi soir et prépare un grand rassemblement du 9 au 11 mars 2013