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Actu du 15 février 2014
Vient de paraître mon petit ouvrage intitulé vers une civilisation de convivialité.
Comme l’illustrent les danseurs sur l’objet repris en couverture, des hominidés techniquement avancés ont ouvert le chemin vers la convivialité.
Ils ont créé l’humanité, donnant un sens à la vie ensemble, prenant soin les uns des autres, de leurs ancêtres, des générations à venir et marquant leur respect vis-à-vis de la nature.
Un commentaire intéressant de l’ouvrage a été publié en mars 2014 sur eco-bretons.info Lire les annonces passées...
le 9 octobre 2013
1er forum des transitions de Guichen au Salon Ille et Bio, 12 et 13 ocotbre
Breizh storming géant, près de Rennes, au salon Ille et Bio, pour ce premier Forum des transitions... dans la suite de Alternatiba ( Bayonne), avec l'esprit des Etats généraux (généreux) du pouvoir citoyen (12 octobre, Paris). C'est organisé avec 50 associations. Il y a 70 conférences et animations, des forums ouverts, 300 exposants...en relais de l'appel du collectif national pour une transition citoyenne. Initiative démarrée il y a 22 ans, issu de la base. 13 000 à 15 000 visiteurs viennent tous les ans, pourquoi pas 20000 cette année !; Contact Frédéric Vanpoulle, co-président de Culture Bio, co-initiateur du Forum, 06 58 03 08 44. Programme complet sur www.culturebio.org ou à télécharger ici.
le 21 juillet 2013
Le bloc conservateur militariste retrouve les pleins pouvoirs au Japon
Le pouvoir du premier ministre japonais Shinzô ABE vient d’être conforté pour les quelques années qui viennent ; son parti, le PLD, parti libéral démocrate, allié au parti le nouveau komeito détient désormais, depuis les élections du 21 juillet 2013, la majorité des sièges dans les deux chambres du parlement japonais. Assuré du pouvoir pour 3 ans au moins, le bloc conservateur peut calmement cheminer vers les objectifs qu’il a affichés et ce, dans un contexte économique qu’il a réussi à améliorer. Il entend faire du Japon un pays doté d’une véritable armée, capable de faire face à la menace Nord-Coréenne – et sous-entendu Chinoise-, et d’être un allié efficace des Etats-Unis dans le monde. Cela signifie abandonner l’article 9 de la constitution qui a fait du Japon un pays renonçant à la guerre et renonçant à disposer de forces armées. Abe entend aussi revoir la décision de sortir de l’énergie nucléaire en 2030. Y parviendra-t-il ? On peut le craindre, mais cela ne sera peut-être pas si facile : le bloc conservateur n’est pas sans faille et le soutien populaire n’est pas vraiment là : moins de 53% de la population seulement a pris part au vote le 21 juillet. Lire plus sur la situation politique au Japon
Le 10 juin 2013
Avec une soixantaine d’auteurs nous sortons le 14 juin en librairie l’ouvrage MANIFESTE CONVIVIALISTE – Déclaration d’interdépendance, éditions Le Bord de l’eau, un manifeste qui peut être commandé et signé en ligne sur http://lesconvivialistes.fr. Il est issu d’une série de réunions tenues pendant plus d’un an autour d’Alain Caillé. Il les avait lancées dans la suite d’une première publication que nous avions faite en 2011 avec Patrick Viveret et Serge Latouche (De la convivialité – dialogue sur la société conviviale à venir,) et après avoir publié lui-même (en 2012) "Pour un manifeste du convivialisme" afin de provoquer ces réunions de discussion avec des auteurs français ayant déjà publié dans un esprit qui semblait proche.
Le sous-titre de l’ouvrage Déclaration d’interdépendance suggère une thématique peu exploitée dans l’ouvrage. On peut me semble-t-il traduire l’esprit du manifeste en un projet de déclaration universelle d’interdépendance générale, c’est ce que j’ai fait dans un petit texte qu’on peut lire ici ou télécharger. Les articles de cette déclaration constituent des éléments contributifs à l’élaboration du nouveau modèle d’humanité vers lequel nous voulons nous mettre en marche.
En outre ce concept d'interdépendance permet d’affirmer un cadre différent pour la méthode de penser la société. L’ « interdépendantisme » ou plutôt le convivialisme méthodologique se différencie tant par rapport à l’individualisme méthodologique – qui privilégie l’indépendance des individus- qu’au holisme méthodologique – qui affirme la dépendance des individus.
le 4 mars 2013 ajout au post du 11 février
Je viens de prendre connaissance d'une claire analyse malienne de la situation au Mali présentée au congrès du PCF (7-10 février) par le professeur Issa N'Diaye. Cartes à l'appui cela corrobore l'analyse présentée ci après
La situation au Mali est alarmante; "les gisements d’uranium du Niger, essentiels à la France, ne sont pas loin." c'est la vraie justification de la présence actuelle de la France en terre malienne: la nécessité de garantir l'approviionnement en uranium pour son industrie nucléaire (voir blog de Jacques Attali du 28 mai 2012).
Même si l'intention semble de sous-traiter les tâches de "la pacification" à des forces de la CEDEAO, la réussite - éliminer le terrorisme, ou repousser les terroristes plus loin? rétablir la démocratie au Mali uni du Sud au Nord ??? ou plutôt sécuriser nos approvisionnements??- est plus que problématique et donc la présence des forces françaises certainement durable. Le paysage politique malien miné par le problème plurinational du peuple Touareg -aux réalités caricaturées- éclaté par l'écart entre Bamako et le nord du pays, épuisé par la réalité de la faiblesse de ressources économiques, s'est compliqué encore plus depuis la prise de pouvoir de ATT et sa réélection contestée en 2007. Les dommages collatéraux de l'éviction de Kadhafi ont modifié les données, provoquant un conflit qui a vu en territoire Touareg la déroute de bataillons en partie composés de Maliens du nord, conduisant au coup d'Etat en mars. La pression française a remis en selle un vice-président en principe pour 40 jours et donc depuis des mois sans légitimité démocratique (raison de non intervention américaine). Il "a écrit" ( et réécrit sous la dictée française, dit-on?) à l'Elysée, pour demander de l'aide (pas au sol, cela devait d'abord être "aérien" et logistique - Giscard d'Estaing a été le seul hommme politique d'envergure à s'opposer à une intervention au sol). Les dissensions politiques demeurent, les exactions liées à la guerre se multiplient (combien de morts Maliens???, combien de viols, d'exécutions sommaires?), la désolation économique s'amplifie.
L'échec des "tentatives d'aide au développement" pas seulement au Mali, mais au Sahel pour le moins, font - écrit Aminata Traoré, voir son texte à télécharger- de cette zone un terreau qui nourrit l'expansion du radicalisme religieux comme en d'autres parties du monde, en conséquence d'une mondialisation excluante aux antipodes de la convivialité. "Les enjeux -écrit-elle- sont à la fois idéologiques, civilisationnels, identitaires, mais aussi économiques, politiques et géostratégiques. Les acteurs et les forces en présence sont à peu près les mêmes, avec des variantes locales à manipuler telle que la rébellion touareg au Mali". Face à cela l'intervention militaire préparée depuis son accession à la présidence par François Hollande (et aidée par le retrait d'Afghanistan) et son discours simpliste de libérateur "tirailleurs sénégalais nous voilà" sont une réponse dramatique et inadaptée. La presse française sert de caisse de résonnance à ce grand chef militaire, à part quelques exceptions comme le Nouvel Observateur et Médiapart.
Qui fait entendre la parole de ceux dont nous sommes les alliés, la parole des femmes et hommes politiques maliens?
le 11 février 2013
A la mi décembre c'est un "faucon" qui est devenu premier ministre au Japon, je prépare un note sur le sens de cela. Mais mon retour (du Japon) en France a été marqué par la "guerre" de la France au Mali, sans déclaration de guerre, avec le Mali contre des "terroristes Jihadistes" et je cherche désespèrement à écouter les intellectuels et les hommmes politiques maliens dans les médias français. Un spectre politique assez large applaudit aux exploits de l'armée française en terre malienne ou touareg. Cette affaire est un drame. Si je ne trouve pas une bonne analyse je m'essaierai à rédiger une note.
le 16 décembre
Elections au Japon : un retour sous la coupe des faucons ?. La réponse est Oui, car il est déjà le 17 décembre au Japon et les résultats sont tombés
Dans le New York Times du 15 décembre on lisait un article prémonitoire de Martin Fackler mis auparavant en ligne avec des photos, qui montre la terrible situation de la démocratie au Japon quelques jours avant l’élection. La volonté populaire d’un espoir d’instaurer un Japon démocratique qui se soucie du peuple, et de son évolution sociale devenue inquiétante et aggravée avec la libéralisation entamée par Koïzumi aux débuts des années 2000, après dix anns de crise, avait porté le Parti Démocratique du Japon au pouvoir en 2009. C'était un renversement majeur. On en est maintenant bien loin.
Le courant réformateur et plutôt pacifiste a perdu son audience en moins d’un an, en 2010, le premier ministre ne trouvant pas suffisamment d’appuis pour en finir avec les bases américaines à Okinawa et négocier une véritable paix avec la Chine. Le parti au gouvernement a changé de premier ministre espérant gagner cependant ensuite les élections sénatoriales qu'il a perdues. Le contexte de crise a de plus rendu plus que problématique la création d’un Etat providence au Japon bien que la dette publique y soit essentiellement souscrite par les Japonais eux-mêmes (à un taux quasi nul). Le nouveau premier ministre Naoto Kan s'est voulu plus pragmatique que son prédécesseur, mais a été confronté à une nouvelle crise spécifique : la catastrophe nucléaire. D’une certaine manière, malgré l’impréparation et les dangereux couacs de l’administration, il y eut une opportunité de se lancer dans de profondes réformes dans ce contexte très difficile. Il a tenu un certain temps, mais n’a pas réussi même dans son propre camp pour aller jusqu’à décider la dénucléarisation civile du Japon, dont il s’est avéré, après sa démission forcée, qu’il en était un partisan (voir sa photo dans le NY Times). Lui aussi a dû céder la place à la tête de son parti et du gouvernement; son successeur a essayé de gérer au mieux selon les rapports d’intérêt internes et internationaux et cette fois sans aucune ambition politique pour le pays. De multiples tentatives ici et là subsistent, mais pour l’essentiel la masse populaire est orpheline et la veille des élections la moitié des électeurs ne savaient pour qui voter. La période de campagne avait été très courte et alors qu'entre 2000 et 2009 on avait pu noter un cheminement vers un processus de débat démocratique, celui-ci a été presqu'absent, enlevant toute chance au nouveau parti anti-nucléaire à peine formé Cela risque fort de profiter au parti libéral démocrate qui a géré le pays depuis l’après deuxième guerre mondiale.
Il est plutôt pro-nucléaire et même en faveur de la révision de l’article 9, c’est-à-dire de la remilitarisation du Japon( face à la Chine surtout) et prêt à l’abandon des réformes sociales. La crédibilité de leurs opposants est très faible et la crainte de l’anarchie pousse chacun à laisser les autres voter ou même à préférer un pays ordonné à une anarchie. Pourtant la société civile continue de se développer, en dehors des voies de la « démocratie » représentative.
le 5 décembre
La résistance à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’est pas un «kyste», elle est le symbole d’une crise de civilisation. Avec quelques autres nous avons pu faire connaître dans Libération du 15 décembre notre position sur la résistance populaire face à un gouvernement entêté sur des schémas archaïques :
La résistance à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’est pas un «kyste», elle est le symbole d’une crise de civilisation, d’un basculement possible des consciences sur lequel il est nécessaire de s’appuyer plutôt que de le combattre pour avoir quelque chance de mener à bien et de manière démocratique les transitions qui s’imposent.
Le déchaînement de la violence contre les personnes et le saccage des terres et des constructions ne sont pas la réponse du droit mais celle d’une force aveugle face à des occupants non violents et désarmés. Nous demandons au gouvernement d’écouter ces autres «mondes», ceux des paysans, des occupants de la zone, des milliers de manifestants, qui ne s’expriment pas au nom de leurs intérêts privés mais au nom d’une conscience nouvelle, d’une responsabilité partagée face à la crise énergétique, à la crise climatique, à la crise alimentaire, à la crise sociale et financière.
le 27 novembre
j'apprends que Paul Jorion sera à Rennes le 1er décembre pour parler de son dernier ouvrage Misère de la pensée économique (Fayard 2012) aux Champs Libres samedi à 15h30. J'en recommande par ailleurs les analyses sur ce site même alors qu'il a accueilli sur son blog un de mes messages sur Fukushima. Je recommande.
le 27 novembre
J'apprends grâce aux commentaires publiés par Le monde et par Télérama que "Japon, terres souillées" un documentaire de Marie Monique Robin, passera sur Arte le 1er décembre à 18h 35; il a été tourné à partir du travail anthropologique de Hiroko Amemiya qui a conduit l'interview de Mme Tarukawa (dont le mari s'est suicidé) et qui a rendu compte de son travail en français dans la revue Ebisu n°47 (printemps-été 2012, p.165-172) "Fermiers de Fukushima, comment faire face dans des conditions extrêmes?" A voir absolument (rediffusion le 7 /12). Si le documentaire a bien montré de nombreuses facettes de la situation, nous avons regretté la non présentation de l'avis de scientifiques pour qui la décontamination des terres agricoles ne peut qu'être insuffisante.
avant le démarrage de cette page:
Le site a été ouvert à titre expérimental le 14 octobre avec quelques pages, à compter du 27 novembre toutes les pages prévues en accès public ont été postées à l'exception du plan du site. Pour le moment l'existence de ce site n'a été signalée qu'à peu de personnes et reste en quelque sorte confidentiel. Je salue cependant ceux et celles qui l'ont découvert par hasard et viennent y naviquer quelques instants.
1er forum des transitions de Guichen au Salon Ille et Bio, 12 et 13 ocotbre
Breizh storming géant, près de Rennes, au salon Ille et Bio, pour ce premier Forum des transitions... dans la suite de Alternatiba ( Bayonne), avec l'esprit des Etats généraux (généreux) du pouvoir citoyen (12 octobre, Paris). C'est organisé avec 50 associations. Il y a 70 conférences et animations, des forums ouverts, 300 exposants...en relais de l'appel du collectif national pour une transition citoyenne. Initiative démarrée il y a 22 ans, issu de la base. 13 000 à 15 000 visiteurs viennent tous les ans, pourquoi pas 20000 cette année !; Contact Frédéric Vanpoulle, co-président de Culture Bio, co-initiateur du Forum, 06 58 03 08 44. Programme complet sur www.culturebio.org ou à télécharger ici.
le 21 juillet 2013
Le bloc conservateur militariste retrouve les pleins pouvoirs au Japon
Le pouvoir du premier ministre japonais Shinzô ABE vient d’être conforté pour les quelques années qui viennent ; son parti, le PLD, parti libéral démocrate, allié au parti le nouveau komeito détient désormais, depuis les élections du 21 juillet 2013, la majorité des sièges dans les deux chambres du parlement japonais. Assuré du pouvoir pour 3 ans au moins, le bloc conservateur peut calmement cheminer vers les objectifs qu’il a affichés et ce, dans un contexte économique qu’il a réussi à améliorer. Il entend faire du Japon un pays doté d’une véritable armée, capable de faire face à la menace Nord-Coréenne – et sous-entendu Chinoise-, et d’être un allié efficace des Etats-Unis dans le monde. Cela signifie abandonner l’article 9 de la constitution qui a fait du Japon un pays renonçant à la guerre et renonçant à disposer de forces armées. Abe entend aussi revoir la décision de sortir de l’énergie nucléaire en 2030. Y parviendra-t-il ? On peut le craindre, mais cela ne sera peut-être pas si facile : le bloc conservateur n’est pas sans faille et le soutien populaire n’est pas vraiment là : moins de 53% de la population seulement a pris part au vote le 21 juillet. Lire plus sur la situation politique au Japon
Le 10 juin 2013
Avec une soixantaine d’auteurs nous sortons le 14 juin en librairie l’ouvrage MANIFESTE CONVIVIALISTE – Déclaration d’interdépendance, éditions Le Bord de l’eau, un manifeste qui peut être commandé et signé en ligne sur http://lesconvivialistes.fr. Il est issu d’une série de réunions tenues pendant plus d’un an autour d’Alain Caillé. Il les avait lancées dans la suite d’une première publication que nous avions faite en 2011 avec Patrick Viveret et Serge Latouche (De la convivialité – dialogue sur la société conviviale à venir,) et après avoir publié lui-même (en 2012) "Pour un manifeste du convivialisme" afin de provoquer ces réunions de discussion avec des auteurs français ayant déjà publié dans un esprit qui semblait proche.
Le sous-titre de l’ouvrage Déclaration d’interdépendance suggère une thématique peu exploitée dans l’ouvrage. On peut me semble-t-il traduire l’esprit du manifeste en un projet de déclaration universelle d’interdépendance générale, c’est ce que j’ai fait dans un petit texte qu’on peut lire ici ou télécharger. Les articles de cette déclaration constituent des éléments contributifs à l’élaboration du nouveau modèle d’humanité vers lequel nous voulons nous mettre en marche.
En outre ce concept d'interdépendance permet d’affirmer un cadre différent pour la méthode de penser la société. L’ « interdépendantisme » ou plutôt le convivialisme méthodologique se différencie tant par rapport à l’individualisme méthodologique – qui privilégie l’indépendance des individus- qu’au holisme méthodologique – qui affirme la dépendance des individus.
le 4 mars 2013 ajout au post du 11 février
Je viens de prendre connaissance d'une claire analyse malienne de la situation au Mali présentée au congrès du PCF (7-10 février) par le professeur Issa N'Diaye. Cartes à l'appui cela corrobore l'analyse présentée ci après
La situation au Mali est alarmante; "les gisements d’uranium du Niger, essentiels à la France, ne sont pas loin." c'est la vraie justification de la présence actuelle de la France en terre malienne: la nécessité de garantir l'approviionnement en uranium pour son industrie nucléaire (voir blog de Jacques Attali du 28 mai 2012).
Même si l'intention semble de sous-traiter les tâches de "la pacification" à des forces de la CEDEAO, la réussite - éliminer le terrorisme, ou repousser les terroristes plus loin? rétablir la démocratie au Mali uni du Sud au Nord ??? ou plutôt sécuriser nos approvisionnements??- est plus que problématique et donc la présence des forces françaises certainement durable. Le paysage politique malien miné par le problème plurinational du peuple Touareg -aux réalités caricaturées- éclaté par l'écart entre Bamako et le nord du pays, épuisé par la réalité de la faiblesse de ressources économiques, s'est compliqué encore plus depuis la prise de pouvoir de ATT et sa réélection contestée en 2007. Les dommages collatéraux de l'éviction de Kadhafi ont modifié les données, provoquant un conflit qui a vu en territoire Touareg la déroute de bataillons en partie composés de Maliens du nord, conduisant au coup d'Etat en mars. La pression française a remis en selle un vice-président en principe pour 40 jours et donc depuis des mois sans légitimité démocratique (raison de non intervention américaine). Il "a écrit" ( et réécrit sous la dictée française, dit-on?) à l'Elysée, pour demander de l'aide (pas au sol, cela devait d'abord être "aérien" et logistique - Giscard d'Estaing a été le seul hommme politique d'envergure à s'opposer à une intervention au sol). Les dissensions politiques demeurent, les exactions liées à la guerre se multiplient (combien de morts Maliens???, combien de viols, d'exécutions sommaires?), la désolation économique s'amplifie.
L'échec des "tentatives d'aide au développement" pas seulement au Mali, mais au Sahel pour le moins, font - écrit Aminata Traoré, voir son texte à télécharger- de cette zone un terreau qui nourrit l'expansion du radicalisme religieux comme en d'autres parties du monde, en conséquence d'une mondialisation excluante aux antipodes de la convivialité. "Les enjeux -écrit-elle- sont à la fois idéologiques, civilisationnels, identitaires, mais aussi économiques, politiques et géostratégiques. Les acteurs et les forces en présence sont à peu près les mêmes, avec des variantes locales à manipuler telle que la rébellion touareg au Mali". Face à cela l'intervention militaire préparée depuis son accession à la présidence par François Hollande (et aidée par le retrait d'Afghanistan) et son discours simpliste de libérateur "tirailleurs sénégalais nous voilà" sont une réponse dramatique et inadaptée. La presse française sert de caisse de résonnance à ce grand chef militaire, à part quelques exceptions comme le Nouvel Observateur et Médiapart.
Qui fait entendre la parole de ceux dont nous sommes les alliés, la parole des femmes et hommes politiques maliens?
le 11 février 2013
A la mi décembre c'est un "faucon" qui est devenu premier ministre au Japon, je prépare un note sur le sens de cela. Mais mon retour (du Japon) en France a été marqué par la "guerre" de la France au Mali, sans déclaration de guerre, avec le Mali contre des "terroristes Jihadistes" et je cherche désespèrement à écouter les intellectuels et les hommmes politiques maliens dans les médias français. Un spectre politique assez large applaudit aux exploits de l'armée française en terre malienne ou touareg. Cette affaire est un drame. Si je ne trouve pas une bonne analyse je m'essaierai à rédiger une note.
le 16 décembre
Elections au Japon : un retour sous la coupe des faucons ?. La réponse est Oui, car il est déjà le 17 décembre au Japon et les résultats sont tombés
Dans le New York Times du 15 décembre on lisait un article prémonitoire de Martin Fackler mis auparavant en ligne avec des photos, qui montre la terrible situation de la démocratie au Japon quelques jours avant l’élection. La volonté populaire d’un espoir d’instaurer un Japon démocratique qui se soucie du peuple, et de son évolution sociale devenue inquiétante et aggravée avec la libéralisation entamée par Koïzumi aux débuts des années 2000, après dix anns de crise, avait porté le Parti Démocratique du Japon au pouvoir en 2009. C'était un renversement majeur. On en est maintenant bien loin.
Le courant réformateur et plutôt pacifiste a perdu son audience en moins d’un an, en 2010, le premier ministre ne trouvant pas suffisamment d’appuis pour en finir avec les bases américaines à Okinawa et négocier une véritable paix avec la Chine. Le parti au gouvernement a changé de premier ministre espérant gagner cependant ensuite les élections sénatoriales qu'il a perdues. Le contexte de crise a de plus rendu plus que problématique la création d’un Etat providence au Japon bien que la dette publique y soit essentiellement souscrite par les Japonais eux-mêmes (à un taux quasi nul). Le nouveau premier ministre Naoto Kan s'est voulu plus pragmatique que son prédécesseur, mais a été confronté à une nouvelle crise spécifique : la catastrophe nucléaire. D’une certaine manière, malgré l’impréparation et les dangereux couacs de l’administration, il y eut une opportunité de se lancer dans de profondes réformes dans ce contexte très difficile. Il a tenu un certain temps, mais n’a pas réussi même dans son propre camp pour aller jusqu’à décider la dénucléarisation civile du Japon, dont il s’est avéré, après sa démission forcée, qu’il en était un partisan (voir sa photo dans le NY Times). Lui aussi a dû céder la place à la tête de son parti et du gouvernement; son successeur a essayé de gérer au mieux selon les rapports d’intérêt internes et internationaux et cette fois sans aucune ambition politique pour le pays. De multiples tentatives ici et là subsistent, mais pour l’essentiel la masse populaire est orpheline et la veille des élections la moitié des électeurs ne savaient pour qui voter. La période de campagne avait été très courte et alors qu'entre 2000 et 2009 on avait pu noter un cheminement vers un processus de débat démocratique, celui-ci a été presqu'absent, enlevant toute chance au nouveau parti anti-nucléaire à peine formé Cela risque fort de profiter au parti libéral démocrate qui a géré le pays depuis l’après deuxième guerre mondiale.
Il est plutôt pro-nucléaire et même en faveur de la révision de l’article 9, c’est-à-dire de la remilitarisation du Japon( face à la Chine surtout) et prêt à l’abandon des réformes sociales. La crédibilité de leurs opposants est très faible et la crainte de l’anarchie pousse chacun à laisser les autres voter ou même à préférer un pays ordonné à une anarchie. Pourtant la société civile continue de se développer, en dehors des voies de la « démocratie » représentative.
le 5 décembre
La résistance à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’est pas un «kyste», elle est le symbole d’une crise de civilisation. Avec quelques autres nous avons pu faire connaître dans Libération du 15 décembre notre position sur la résistance populaire face à un gouvernement entêté sur des schémas archaïques :
La résistance à l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes n’est pas un «kyste», elle est le symbole d’une crise de civilisation, d’un basculement possible des consciences sur lequel il est nécessaire de s’appuyer plutôt que de le combattre pour avoir quelque chance de mener à bien et de manière démocratique les transitions qui s’imposent.
Le déchaînement de la violence contre les personnes et le saccage des terres et des constructions ne sont pas la réponse du droit mais celle d’une force aveugle face à des occupants non violents et désarmés. Nous demandons au gouvernement d’écouter ces autres «mondes», ceux des paysans, des occupants de la zone, des milliers de manifestants, qui ne s’expriment pas au nom de leurs intérêts privés mais au nom d’une conscience nouvelle, d’une responsabilité partagée face à la crise énergétique, à la crise climatique, à la crise alimentaire, à la crise sociale et financière.
le 27 novembre
j'apprends que Paul Jorion sera à Rennes le 1er décembre pour parler de son dernier ouvrage Misère de la pensée économique (Fayard 2012) aux Champs Libres samedi à 15h30. J'en recommande par ailleurs les analyses sur ce site même alors qu'il a accueilli sur son blog un de mes messages sur Fukushima. Je recommande.
le 27 novembre
J'apprends grâce aux commentaires publiés par Le monde et par Télérama que "Japon, terres souillées" un documentaire de Marie Monique Robin, passera sur Arte le 1er décembre à 18h 35; il a été tourné à partir du travail anthropologique de Hiroko Amemiya qui a conduit l'interview de Mme Tarukawa (dont le mari s'est suicidé) et qui a rendu compte de son travail en français dans la revue Ebisu n°47 (printemps-été 2012, p.165-172) "Fermiers de Fukushima, comment faire face dans des conditions extrêmes?" A voir absolument (rediffusion le 7 /12). Si le documentaire a bien montré de nombreuses facettes de la situation, nous avons regretté la non présentation de l'avis de scientifiques pour qui la décontamination des terres agricoles ne peut qu'être insuffisante.
avant le démarrage de cette page:
Le site a été ouvert à titre expérimental le 14 octobre avec quelques pages, à compter du 27 novembre toutes les pages prévues en accès public ont été postées à l'exception du plan du site. Pour le moment l'existence de ce site n'a été signalée qu'à peu de personnes et reste en quelque sorte confidentiel. Je salue cependant ceux et celles qui l'ont découvert par hasard et viennent y naviquer quelques instants.