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25 aout 2015
Lu La Grande Crise - Comment s'en sortir autrement – entretiens, par James Galbraith, Le Seuil, Paris, 2015, 309 pages (format 14x22).
Ce nouvel ouvrage de James Galbraith se termine, comme l’indique le titre français, par une ébauche de programme de sortie de crise dans un cadre qui resterait celui du capitalisme, mais très réformé. Cette esquisse résulte d’une approche non conventionnelle de la situation économique mondiale bouleversée par la crise de 2008 et une critique fine de toutes les analyses qui en ont été faites et des remèdes qui ont été proposés. James Galbraith remet en cause le credo commun à toutes ces positions, qui pensent qu’une fois leur potion administrée, il y aura un retour à la normale. Qu’est-ce que cette « normale » ? Eh bien pour tous c’est une croissance forte et stable avec un taux de chômage naturel! Le titre anglais est explicite : c’est La Fin de la Normale. Galbraith explique pourquoi selon lui l’effondrement du moteur de la croissance est définitif et que « mettre les gaz ne le fera pas repartir ». En conséquence, il ne nous reste qu’une voie étroite, celle de « viser la croissance lente […] sur longue durée et de nous ajuster matériellement et psychologiquement à cette perspective ». Comment ? L’auteur suggère alors quelques réformes bien radicales. A lire absolument !
J’ai posté ici une fiche de lecture téléchargeable Bonne lecture,Marc Humbert,
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Liste des fiches de lectures

Pierre Rabhi semeur d’espoirs – entretiens, par Olivier Le Naire
La plus belle histoire de la philosophie, de Luc Ferry
La mystique de la croissance-comment s’en libérer, de Dominique Méda
La cause humaine – du bon usage de la fin d’un monde, de Patrick Viveret
Le MANIFESTE CONVIVIALISTE – Déclaration d’interdépendance, ouvrage collectif
La fin de l’Occident, naissance du monde, de Hervé Kempf
Misère de la pensée économique, de Paul Jorion
Homo economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux, par Daniel Cohen



5 mai 2014
Pierre Rabhi semeur d’espoirs – entretiens, par Olivier Le Naire, Actes Sud, Paris, 2013, 174 pages (format 14x19).

Ce livre d’entretiens rédigé par Olivier Le Naire met Pierre Rabhi dans la posture d’un visionnaire pénétrant qui a pour mission – reconnue comme telle par ce maître à penser d’un grand nombre de disciples - d’« élever les consciences ». Pour y contribuer il livre les leçons tirées de sa vie qu’il consent à raconter sans fard, et avance des suggestions pour qu’advienne un monde meilleur. Ce sont en quelque sorte des mémoires qui servent à montrer à chacun où est le chemin d’une vie bonne pour l’humanité et la nature. Je partage nombre de ses réflexions, de ses idées, tout particulièrement bien sûr lorsqu’il affirme (p.42) …. « Le temps est venu d’œuvrer pour une convivialité à l’échelle du monde ». J’en recommande donc vivement la lecture.
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7 avril 2014
La plus belle histoire de la philosophie, de Luc Ferry, paru aux éditions Robert Laffont, Paris (2014), 445 pages (format 14x22),écrit avec Claude Capelier.

Luc Ferry, ministre de l’éducation nationale et plus encore homme politique et homme public affiché bien à droite, aux allures un peu dilettantes et peu universitaire, avait beau avoir publié des dizaines d’ouvrages avec parfois des titres alléchants, le niveau de mon intérêt a priori pour le personnage était bien trop faible pour que j’en entrouvre un seul. Mais je l'entends par hasard et voilà ma curiosité éveillée, quel est donc le contenu de sa philosophie ?
Ce que j'entends? Louer le fait que depuis le début du XXème siècle la seule nouvelle idéologie qui ait monté en puissance dans le monde c’était l’écologie et que la nouveauté des nouveautés, qui était en train de transformer le monde et de le rendre lui, optimiste, c’était l’amour, le mariage d’amour consubstantiel à l’instauration du salariat et de la montée de l’exode rural, l’amour revendiqué des enfants, le souci des autres et l’humanitaire, lui qui, enfin, affirmait, rebouclant sur l’écologie, que l’assurance d’un bel avenir pour le monde c’était que tout un chacun avait, désormais, bien au fond de lui, le souci des générations futures.
Après lecture de son ouvrage on voit comment il en arrive à s’opposer de fait à l’utilitarisme à « l’idée que la politique est mue par les seuls intérêts » et tient que le deuxième humanisme dont il se réclame appelle dans la politique une dimension de sympathie et de fraternité beaucoup plus présente et déterminante qu’on ne l’imagine » (p.423). Jusqu’à un certain point et par d’autres voies que ses zélateurs présents, Luc Ferry est en idée, sur le chemin du convivialisme...
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8 novembre 2013
La mystique de la croissance-comment s’en libérer, de Dominique Méda, paru aux éditions Flammarion, Paris (septembre 2013), 265 pages (format 14x22).

« Est-ce que nos sociétés sont capables de faire tenir ensemble les individus par d’autres moyens que la production et la consommation ? » se demande Dominique Méda à la recherche d’un autre modèle de développement.
Elle a confectionné comme à l’accoutumée un ouvrage savant au sens où s’y déroule une enquête patiemment menée auprès de toute une série d’auteurs, et où l’argumentation s’appuie sur des textes tant des maîtres de la sociologie et de la philosophie (Bacon, Hegel, Jonas, Beck, etc.) que de spécialistes pointus (Lynn White, Callicot Baird, Joan Martin Alier, Juliet Schor etc.).
Avec une belle construction de 250 pages en trois parties (de 7 chapitres chacune) elle tente de nous faire comprendre la raison de l’addiction de nos sociétés à la croissance, puis de voir comment changer l’objectif du développement, et enfin elle essaie d’imaginer comment on pourrait mettre en œuvre un autre modèle. Sa lecture est passionnante et pleine d’enseignements.
J’ai posté ici une fiche de lecture téléchargeable Bonne lecture,Marc Humbert,

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27 juin 2013
Lu La cause humaine – du bon usage de la fin d’un monde, de Patrick Viveret, paru aux éditions Les liens qui libèrent, Paris (mai 2012), 188 pages (petit format).

La seule grande cause pour laquelle il vaille vraiment la peine de se mobiliser, nous dit Patrick Viveret, c’est la cause de l’humanité. Le destin qui nous est commun à toutes et à tous, à nous, habitants de la terre, à savoir le destin de l’humanité, se joue « autant à l’échelle de nos quartiers qu’à celle de notre planète » mondialisée. Pour bien servir cette cause, il faut se tourner, plaide Patrick Viveret, « vers l’eros, la force de vie et la créativité de ce nouveau monde en gestation ! ».
L’ouvrage nous livre de nombreuses idées, souvent ramassées en quelques mots bien expressifs ; l’auteur, conférencier et orateur apprécié, a rodé ces formules qui nous parlent face à de nombreux publics en France à l’étranger, publics réunis par leur commune volonté de faire en sorte que les choses n’aillent pas plus mal (allusion à un ouvrage précédent de Patrick Viveret : Pourquoi ça ne va pas plus mal ?) ; de fait chacun de ses auditeurs habituels dont il fait des compagnons de route, là où elle ou il agit, fait en sorte que cela aille plutôt mieux… L’ouvrage s’efforce donc d’indiquer – comme le préfacier Edgar Morin l’a fait dans « La Voie », quel chemin pourra nous sortir de « cet enchevêtrement meurtrier qui conduit à la dislocation des sociétés et à l’installation de logiques autoritaires (p.37)». J’ai posté ici une fiche de lecture téléchargeable, bonne lecture !

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Lu Le 10 juin 2013
10 juin 2013
Le MANIFESTE CONVIVIALISTE – Déclaration d’interdépendance, ouvrage collectif, que sortent en librairie le 14 juin 2013, les éditions Le Bord de l'eau, Paris.

Avec une soixantaine d’auteurs principalement français (voir liste ci-après dont je suis), convaincus qu’un autre monde est non seulement possible mais aussi rigoureusement vital et indispensable, nous avons décidé de publier ce manifeste. Nous sommes convaincus que pour aider à faire advenir ce monde, il est urgent d’expliciter ce qu’ont en commun et ce qui nous unit par-delà nos divergences, nous et vous et tous ceux qui avec nous et avec des millions d’autres sont impliqués, dans le monde entier, dans d’innombrables expériences ou initiatives pour tenter de vivre autrement.
Le sous-titre de l’ouvrage Déclaration d’interdépendance suggère une thématique peu exploitée dans l’ouvrage. On peut traduire l’esprit du manifeste en un projet de déclaration universelle d’interdépendance générale, c’est ce que j’ai fait dans un petit texte qu’on peut lire ici ou télécharger. Ses articles constituent des éléments contributifs à l’élaboration du nouveau modèle d’humanité vers lequel nous voulons nous mettre en marche.
Sur le site, http://lesconvivialistes.fr, on peut commander l’ouvrage (5 euros) et aussi rejoindre ces auteurs et les premiers signataires en soutenant le manifeste en ligne. J’ai posté ici une fiche de lecture téléchargeable ; on y trouve également la version française de l’abrégé qui en a été rédigée (disponible sur le site les convivialistes en plusieurs langues). Bonne lecture, venez signer nombreux. Marc Humbert,
avec :

Claude Alphandéry, Geneviève Ancel, Ana Maria Araujo (Uruguay), Claudine Attias-Donfut, Geneviève Azam, Akram Belkaïd (Algérie),Yann-Moulier-Boutang, Fabienne Brugère, Alain Caillé, Barbara Cassin, Philippe Chanial, Hervé Chaygneaud-Dupuy, Eve Chiapello, Denis Clerc, Ana M. Correa (Argentine), Thomas Coutrot, Jean-Pierre Dupuy, François Flahault, Francesco Fistetti (Italie),Anne-Marie Fixot, Jean-Baptiste de Foucauld, Christophe Fourel, François Fourquet, Philippe Frémeaux, Jean Gadrey, Vincent de Gaulejac, François Gauthier (Suisse), Sylvie Gendreau (Canada), Susan George (États-Unis), Christiane Girard (Brésil), Françoise Gollain (Royaume Uni), Roland Gori, Jean-Claude Guillebaud, Paulo Henrique Martins (Brésil), Dick Howard (États-Unis), Marc Humbert, Éva Illouz (Israël), Ahmet Insel (Turquie), Geneviève Jacques, Florence Jany-Catrice, Hervé Kempf, Elena Lasida, Serge Latouche, Jean-Louis Laville, Camille Laurens, Jacques Lecomte, Didier Livio, Gus Massiah, Dominique Méda, Margie Mendell (Canada), Pierre-Olivier Monteil, Jacqueline Morand, Edgar Morin, Chantal Mouffe (Royaume Uni), Yann Moulier-Boutang, Osamu Nishitani (Japon), Alfredo Pena-Vega, Bernard Perret, Elena Pulcini (Italie), Ilana Silber (Israël), Roger Sue, Elvia Taracena (Mexique), Frédéric Vandenberghe (Brésil), Patrick Viveret, Zhe Ji (Chine).

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LuLe 24 février 2013
La fin de l’Occident, naissance du monde, de Hervé Kempf, paru aux éditions du Seuil, Paris (janvier 2013)

Hervé Kempf (qui tient la chronique écologie du Monde) poursuit avec ce livre sa tentative de « rendre les logiques de domination lisibles par une opinion publique […] massivement et habilement conditionnée par les médias oligarchiques ».
Après avoir redit à sa façon l’insupportable du monde actuel et les raisons qui nous ont menés là, l’auteur montre quels sont, selon lui, les chemins de la mutation pour passer au post-capitalisme en trois grandes séries de mesures indispensables. En premier, « la priorité absolue, économique et politique, est la reprise du contrôle des marchés financiers, des banques et de la création monétaire » (p.94). Le deuxième axe est la réduction des inégalités. La réduction des inégalités passe, certes par des mesures individuelles (contre le chômage, pour les revenus, la fiscalité etc.) mais surtout par une reconquête de la gestion collective de la monnaie comme bien commun, reconquête à étendre à tous les biens communs, dont ceux qui ont la forme de biens collectifs, l’éducation, la santé, la culture, la connaissance, pour en ouvrir l’accès égal à tous. C’est en ligne avec le troisième axe qu’il identifie : écologiser l’économie. Cela passe par le choix d’une « réduction de la consommation matérielle dans les pays riches plutôt que de la subir », c'est d'autant plus indispensable «que l’inégalité planétaire n’est pas durablement supportable » (p.92). Herve Kempf nous offre ainsi un programme qui demande certainement des compléments mais qui constitue une base intéressante pour construire un autre système politique et social.
Toutefois, l’optimisme dont il fait preuve se heurte évidemment à la question centrale de savoir quelles sont les forces sociales qui vont porter un tel programme ? Il restera en outre à mobiliser ces forces, autour du « convivialisme », par exemple ?
J’ai posté une fiche de lecture téléchargeable ici par ceux qui veulent en savoir plus sur cet intéressant ouvrage. Bonne lecture.

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LuLe 15 décembre 2012
Misère de la pensée économique
, de Paul Jorion, paru chez Fayard, Paris (octobre 2012)

Paul Jorion continue son explication la plus compréhensive possible de ce qu’on appelle la crise et qui lui paraît être « un tournant dans l’existence même de notre espèce » (p.16). Ce caractère existentiel rend nécessaire d’explorer nos origines : d’où venons-nous, où allons-nous ? Comment avons-nous mis en place cette « machine à concentrer la richesse » qui s’est emballée et a déraillé. Il explore ensuite à nouveaux frais la manière dont s’est formée en 2008 ce qu’il appelle le «soliton » (page 61 à 158) avec cette vue de l’intérieur que le financier qu’il était lui permet. Il la complète d’une double analyse, celle sur le rôle responsable des mécanismes en place, et celle sur l’incapacité des savoirs notamment économiques d’empêcher ou même de comprendre que soit advenu ce « soliton », cette configuration aléatoire de vagues qui se mettent en concordance pour prendre une force gigantesque. Un peu comme une troupe marchant au pas sur un pont peut en provoquer l’effondrement. Il se concentre ensuite sur cette « misère » de la pensée économique annoncée dans le titre. C’est comme un clin d’œil au second degré à Misère de la philosophie, l’œuvre de Marx qui répondait en français à Philosophie de la misère de Proudhon : la pensée économique « dominante » est une science de la concentration de la richesse qui nourrit la misère du monde. Le lire est un plaisir pour l’esprit. Il nous laisse avec quelque espoir et quelques propositions, certaines souvent entendues : supprimer les stocks options ou bannir les paris sur les prix (la spéculation), d’autres moins : faire du crédit à la consommation un service public ou faire de l’actionnaire non pas un propriétaire mais un simple contributeur d’avances (échangeables sur un marché par fixing journalier voire hebdomadaire) rémunéré de manière variable par des dividendes. A première vue cela me parait bien raisonnable. Il y a beaucoup d’autres choses dans ces 350 pages qui ont retenu mon attention et j’en ai noté quelques-unes dans une fiche que je poste ici. Bonne lecture.

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Lu 27 novembre 2012
Homo economicus, prophète (égaré) des temps nouveaux, par Daniel Cohen, paru chez Albin Michel, Paris (septembre 2012)

Cet ouvrage m'a attiré en raison de son titre. C'est une critique ironique de ce que la vie de nos sociétés est envahie par ce modèle de l'homme économique. L'auteur est centré sur l'idée juste que cela fonctionne principalement sur la mise en compétition des uns et des autres et il montre que c'est une illusion anthropologique que cela pourrait suffire à organiser le monde. Pas beaucoup d'éléments pour construire la transition sociétale, mais une "bonne parole" me semble-t-il en conclusion (p.207) "Dans l'équilibre entre compétition et coopération, il faut redonner vie à la seconde, en réenchantant le travail, en remettant à plat les frontières du gratuit et du payant, en repensant la coopération internationale, à commencer par celle de l'Europe..."
L'ouvrage est facile à lire tout en fourmillant de références à des faits et à des auteurs mais sans l'encombrement ni de notes avec les sources précises ni avec une bibliographie. En lisant le titre j'avais pensé à l'ouvrage que Christian Laval avait publié en 2007 (L’homme économique. Essai sur les racines du néolibéralisme, Paris, Gallimard, 2007) beaucoup plus critique et fondé sur l'antiutilitarisme du MAUSS dont il est un des animateurs, moins facile à lire, très savant et documenté de manière précise.

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