socioéconomie
Conformément à la règle générale d’une pratique conviviale, la socioeconomie dont il s’agit ici se situe dans une perspective qui consiste à étudier comment mettre les activités économiques au service de la société.
Les éventuelles régularités et les contraintes observées ne sont pas tenues pour des lois données par la « Nature » et à découvrir par le chercheur, elles sont reconnues pour ce qu’elles sont : le produit du fonctionnement concret et contingent de la société qu’il faut s’efforcer de comprendre.
Dire qu’au sein d’une communauté, on ne peut manger que ce qui y a été produit, est une contrainte qui est évidente ; en faire une loi scientifique évite de se demander pourquoi on n’y a pas produit plus et comment on y partage ce qui a été produit. La loi de l’offre et de la demande est tout aussi « évidente ». Quand il n'y a pas assez pour tous de quelque chose, on peut en faire monter les prix jusqu’au moment où les « acheteurs », qui peuvent payer, constituent ensemble une demande égale à l’offre, « en prix du marché ». Mais pourquoi partager de cette façon ?
Toute l’économie dite scientifique est fondée sur ce modèle de compétition entre les ressources et entre les personnes qu’on laisse résoudre par la loi de l’offre et de la demande, la loi des marchés, les prix. Pour les situations où il n’est pas « usuel » d’avoir un marché et des prix, les tenants de ce principe, mettent au point des systèmes de prix fictifs pour respecter la loi des marchés. Toute la vie de la société pourrait y passer! Non, ne laissons pas les marchés faire la loi, mais mettons les marchés, là où ils sont bien nécessaires, au service de la société.
Les principes de la « socioéconomie » dont il est question ici sont ceux qui étaient en voie d’établissement quand la Philosophie morale et politique est devenue au 19ème siècle Economie Politique. Ce dernier terme, peu revendiqué aujourd’hui, intégrait le caractère Politique de l’économie. Il souligne combien les rapports de force – les rapports sociaux- sont essentiels pour comprendre ces questions mais il avait conduit à des formulations abandonnant toute considération philosophique et morale : ce champ de réflexion était rejeté dans le domaine idéologique « les doctrines économiques » perçu comme éloigné de celui d’une analyse objective et « rationnelle ».
« Socioéconomie » - comme « Agroécologie » sont employés ici dans un sens large ; socioéconomie signifie une analyse du fonctionnement des activités « économiques » au service de la société qui prend en compte les rapports de force au sein de celle-ci et ses options morales et politiques. Depuis le 19ème siècle la spécialisation des disciplines fait que l’on a là, au regard de ces distinctions disciplinaires académiques actuelles, tout à la fois de l’Anthropologie, de la Philosophie, de la Sociologie, du Droit, de la Science politique, de la Psychologie sociale, des Sciences de gestion et de l’Economie politique…C’est dans cet esprit post-disciplinaire qu’a été fondé et travaille « PEKEA »