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ARCHIVES 2012-2018 (Mars) de convivialisme sur altersocietal

convivialisme

L’homo sapiens s'est transformé en homo économicus avec la révolution industrielle-économique. Il est urgent de faire advenir

un homo convivialis.

C'est à dire aller au-delà de ces révolutions du passé pour se tourner vers l'avenir et entamer une transition sociétale qui fasse éclore une humanité durable. Il faut en repérer les principes et préciser les contours d’une altersociété à habiter. Pour avancer sur ce chemin il faut décoloniser notre imaginaire collectif de l'économisme et des vieilles idéologies pour le laisser construire le "convivialisme".

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convivialisme


Depuis la naissance de l’humanité, celle-ci a connu deux véritables révolutions. La révolution agricole, il y a environ 10 000 ans, a conduit à la naissance des villes, de l’écriture, des premiers empires et à une première poussée démographique amenant la population humaine à presque 200 millions de personnes en l’an zéro.
Au 19ème siècle une seconde révolution apporte l’industrialisation et précipite, peu à peu, de plus en plus de vies humaines, dans l’accumulation matérielle selon les règles de l’économie libérale décrites par Adam Smith et Karl Marx. Cette révolution industrielle-économique a permis un fantastique essor démographique (*) en mettant la société au service de l’économie compétitive ; elle a réussi à accélérer la croissance de la production jusque 1970 au niveau planétaire mais, depuis, en moyenne mondiale, le déclin de la croissance matérielle est en cours et les ressources de la planète s’épuisent.

L’homo sapiens s'est transformé en homo économicus avec la révolution industrielle-économique. Il est urgent de faire advenir un homo convivialis, c'est à dire aller au-delà de ces révolutions du passé pour se lancer dans une transition sociétale vers une humanité durable. Il faut en repérer les principes et préciser les contours d’une altersociété à habiter. Pour avancer sur ce chemin il faut décoloniser notre imaginaire collectif de l'économisme et des vieilles idéologies. Ainsi on se mettra en état de construire un monde plus proche de l'idéal du "convivialisme" et on pourra à cet effet s’appuyer sur le projet de déclaration universelle d’interdépendance générale.

L’agriculture qui s’inscrit dans la relation première de l’humanité avec son milieu (il faut se nourrir et vivre dans la Nature quotidiennement) devra s’intégrer dans une réorientation vers des pratiques d’agroécologie. L’économie, qui regroupe les activités humaines de production, de répartition et de consommation, devra être guidée par le souci des relations humaines de coopération et le service de la société, devenant socioéconomie .
En 2002 j’ai été co-fondateur d’un projet PEKEA pour construire collectivement un savoir politique et éthique sur les activités économiques ( A Political and Ethical Knowledge on Economic Activities). Un millier de personnes de plus de 60 pays ont rejoint le réseau qui continue à poser des jalons au cours d’innombrables rencontres et discussions, après plusieurs grands colloques internationaux, à Rennes, à Santiago du Chili, à Bangkok, à Dakar. Il y a là une source importante d’inspiration et un lieu d'émulation intellectuelle.
(*) La population mondiale franchit le seuil du milliard d'habitants au début de la révolution industrielle et passe à 4 milliards en 1970; elle a continué sur sa lancée doublant les 7 milliards en 2011 mais ralentit sa progression et il n'est pas dit que l'espérance de vie, qui est passée en moyenne mondiale de 45 ans en 1950 à 68 ans an 2010, poursuive sa progression (voir INED - Institut National des Etudes Démographiques ).

Page mise à jour le 29 07 2014 à 17:52

principes de la société conviviale


L’homo economicus est le modèle d’un comportement individuel guidé par l’intérêt égoïste (A. Smith) et la poursuite indéfinie de l’accumulation de richesses (K.Marx) ; que chacun se comporte ainsi et la situation économique d’ensemble sera la meilleure (A.Smith) ou s’enfoncera dans des crises récurrentes jusqu’à l’effondrement (K.Marx). Ce modèle assure son emprise sur le monde actuel.

L’homo convivialis est le modèle d’un comportement individuel guidé par la recherche, en interaction avec les autres et la nature, de la vie bonne dans une bonne société, une société juste où chacun agit selon la règle d’une pratique conviviale (adaptée d’Ivan Illich) :

Travailler ensemble en prenant soin l’un de l’autre et de la Nature.


Il faut pour suivre cette règle décoloniser notre imaginaire collectif, l'émanciper de l'économisme et des vieilles idéologies Ainsi on se mettra en état de construire un monde plus proche de l'idéal du "convivialisme", et on pourra à cet effet s’appuyer sur le projet de déclaration universelle d’interdépendance générale.
Je poursuis ici une effort de déclinaison des propositions à formuler pour que les sociétés puissent fonctionner selon une pratique conviviale, sous différentes rubriques "agroécologie", puis "sociéconomie" en m'appuyant sur les travaux antérieurs menés avec "PEKEA".

Lire la suite présentant l’articulation des rubriques de « convivialis »... [ juste ci-après]
lire directement le texte "Dépasser des approches critiques plus ou moins traditionnelles"
[après la présentation complète des rubriques]
Page mise à jour le 10 06 2013 à 15:33

principes de la société conviviale


L’homo economicus est le modèle d’un comportement individuel guidé par l’intérêt égoïste (A. Smith) et la poursuite indéfinie de l’accumulation de richesses (K.Marx) ; que chacun se comporte ainsi et la situation économique d’ensemble sera la meilleure (A.Smith) ou s’enfoncera dans des crises récurrentes jusqu’à l’effondrement (K.Marx). Ce modèle assure son emprise sur le monde actuel.

L’homo convivialis est le modèle d’un comportement individuel guidé par la recherche, en interaction avec les autres et la nature, de la vie bonne dans une bonne société, une société juste où chacun agit selon la règle d’une pratique conviviale (adaptée d’Ivan Illich) :

Travailler ensemble en prenant soin l’un de l’autre et de la Nature.


Cette règle générale guide la manière d’apprécier les caractéristiques de toute société et éclaire les propositions à formuler pour que les sociétés puissent fonctionner selon une pratique conviviale. Le cadre général de leur formulation peut suivre le projet de déclaration universelle d’interdépendance générale
Deux grandes catégories de principes sont distinguées pour raison analytique : la première concerne le domaine de la survie de base pour les générations d’aujourd’hui et de demain, ce qui passe par un renouvellement de notre manière de nous nourrir et de vivre dans la Nature quotidiennement. La réorientation vers des pratiques d’agroécologie exige de formuler des principes et amène des pratiques nécessaires mais non suffisantes pour atteindre cet objectif d’une pratique conviviale concernant l’ensemble du domaine concerné.

La deuxième catégorie « sociéconomie » apporte un renouvellement de la réflexion sur tout ce qui concerne les activités de la production, de la répartition et de la consommation de ressources. Au lieu de se référer, comme il est usuel, à une pseudo science économique il s’agit de prendre à bras le corps la prégnance des rapports de force au sein de la société et ses options morales et politiques. Conformément à l’idée générale d’une pratique conviviale les analyses se situent par rapport à une perspective qui consiste à mettre les activités économiques au service de la société.

Les principes dont il est question doivent permettre une approche critique radicale pour faire advenir une autre société. Par rapport à de nombreuses autres approches critiques, l’approche conviviale ne se situe pas en opposition mais en dépassement, y inclus en dépassement des oppositions qui se sont formées entre ces approches critiques, chacune s’étant souvent efforcée d’être exclusive des autres. Ce n’est pas pour autant une approche plurielle. Elle est d’une certaine manière complexe mais simple comme la règle générale qui gouverne ses principes et sa pratique et rappelée plus haut.

Elle s’inscrit dans le prolongement de ce qui a présidé à la fondation et aux travaux en réseau menés avec PEKEA depuis 2002 autour de quatre blocs de savoir - la valeur sociétale, la démocratie face à l’écocratie, les comportements individuels et collectifs et le futur commun possible. Dans ce réseau PEKEA convergeaient et travaillaient ensemble des partisans des politiques industrielles pour la croissance, des militants du développement du tiers monde, des apôtres du développement durable et de l’écologie, des prophètes et des praticiens de la décroissance, des théoriciens anti-utilitaristes, des protestataires du réseau ATTAC pour une taxation des plus-values financières etc…

Pour aller plus loin, au-delà des références données sous la rubrique « Humbert-Publications », des textes seront mis peu à peu dans cette rubrique « principes »quand ils sont généraux et sinon ils seront postés dans les rubriques « Agroécologie » et « Socioéconomie ». Les textes de base issus de « PEKEA » seront bientôt placés dans la rubrique du même nom qui signale aussi ce qui peut échapper de ses activités présentes signalées sur son site.

[ texte idem à celui ci-dessous de « dépasser »]
Page mise à jour le 10 06 2013 à 15:37

principes de la société conviviale


Dépasser des approches critiques plus ou moins traditionnelles

Par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons - ceci en accord avec la règle générale de la convivialité - on doit en particulier, tout à la fois :
reconnaître la nécessité de produire et de produire plus de certaines ressources pour des milliards de personnes, reconnaître l’impérieuse obligation de parvenir à une évolution plus humaine des sociétés ce qui correspond à l’idéal de développement humain et de progrès de l’humanité,
enfin reconnaître qu’il n’est pas possible d’échapper à une réduction drastique à l’échelon planétaire de la destruction des ressources ce qui ne peut se faire sans la décroissance des niveaux actuels de consommation matérielle (y inclus énergétique) des plus voraces.

Bref, la croissance, le développement humain, le progrès de l’humanité, le développement durable ou l’économie verte, la décroissance sont des exigences indubitables. Comment concilier tout cela ? Pour commencer à répondre à cela, il faut tout d’abord mieux comprendre comment chacune de ces approches sont nées et se sont articulées. Un petit texte peut y aider.

Pour quoi faut-il se mobiliser ?-

Pour la croissance ? Pour le développement durable ? Pour la dé-croissance ?


http://altersocietal.org/documents/mh-Croissance-Developpement-Decroissance.pdf
Marc Humbert questionne dans ce texte les concepts et les écrits qui ont poussé dans les années d’après la deuxième guerre mondiale des analystes bien intentionnés comme François Perroux à promouvoir « le développement », pour le tiers-monde et « la croissance » que d’autres analystes ont voulu soutenir en France en particulier par des politiques industrielles. Ensuite vint la génération d’Ignacy Sachs et ses successeurs qui vont militer pour « le développement durable » ; peu à peu, en concomitance avec les échecs patents des uns et des autres sur le terrain de l’évolution du monde observable, une nouvelle cohorte d’intellectuels s’est opposée à toutes ces idées et concepts en prenant un contrepied radical pour prôner « la décroissance ».

Texte de travail de mai 2006, version révisée d’août 2007 mise sur altersocietal.org le 29 octobre 2012.
Page mise à jour le 14 11 2012 à 15:30

agroécologie



L’homo convivialis agit à la recherche de la vie bonne dans une bonne société, une société juste selon la règle d’une pratique conviviale :

Travailler ensemble en prenant soin l’un de l’autre et de la Nature.

Il faut en premier s'attacher aux principes concernant la survie de base pour les générations d’aujourd’hui et de demain qui puisent dans la Nature ce dont ils ont besoin pour vivre et en tout premier lieu pour se nourrir et s’abriter. Il est impératif de respecter des principes qui permettent des pratiques définies par l’Agroécologie. Ces principes ne se réduisent pas à Ecologiser les manières de puiser dans la Nature dans ce qu’elles sont des « techniques » Agro . Les actions destinées à se nourrir et à nourrir le monde ne sont pas ces seules actions « techniques », elles s’intègrent dans l’ensemble des relations entre l’Humanité et la Nature et des relations des personnes entre elles à l’occasion des processus menant à se nourrir et à s’insérer dans la Nature. Elles forment l'ossature de base de la socioéconomie.
La rubrique « Lire et Voir » référence peu à peu des liens vers les contributions à prendre en compte comme celles de la mésologie et de l'écoumène http://ecoumene.blogspot.fr/ introduites par A. Berque. Un des groupes thématiques « NURR – de nouvelles relations urbains ruraux – » http://www.pekea-fr.org/groupe-de-travail-nurr.html de « PEKEA » continue de faire avancer la réflexion et les actions dans ce domaine, emmené par Hiroko AMEMIYA principalement en Bretagne et au Japon (voir aussi son ouvrage du Teikei aux Amap http://www.pur-editions.fr/detail.php?idOuv=2581 publié aux PUR en 2011).
16 12 2012 à 15:11

socioéconomie


L’homo convivialis agit à la recherche de la vie bonne dans une bonne société, une société juste selon la règle d’une pratique conviviale :

Travailler ensemble en prenant soin l’un de l’autre et de la Nature.

La vie ensemble amène à s’activer au-delà de ce qui est nécessaire à la seule survie ; c’est alors que la façon de s’organiser a conduit à parler de travail et d’économie. Considérer la catégorie « sociéconomie» a pour objet un renouvellement profond de la réflexion concernant ce domaine très labouré par le discours ambiant sur la société réduite à une « économie ». Il s’agit d’analyser les activités de la production, de la répartition et de la consommation de ressources, sans faire comme si elles ne baignaient pas dans des rapports de force au sein de sociétés concrètes entre des acteurs guidés par des options morales et politiques. Rapports qui sont niés d’une manière ou d’une autre par les approches qui se veulent de théorie "pure", "objectives" de science économique non hétérodoxe.

Avec la règle générale d’une pratique conviviale, la socioeconomie adopte une perspective d'étude visant à mettre les activités économiques au service de la société. En bien des lieux des travaux de socioéconomie ont été engagés dans cet esprit, par exemple dans le cadre de PEKEA.
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Page mise à jour le 14 11 2012 à 15:29

socioéconomie


Conformément à la règle générale d’une pratique conviviale, la socioeconomie dont il s’agit ici se situe dans une perspective qui consiste à étudier comment mettre les activités économiques au service de la société.
Les éventuelles régularités et les contraintes observées ne sont pas tenues pour des lois données par la « Nature » et à découvrir par le chercheur, elles sont reconnues pour ce qu’elles sont : le produit du fonctionnement concret et contingent de la société qu’il faut s’efforcer de comprendre.
Dire qu’au sein d’une communauté, on ne peut manger que ce qui y a été produit, est une contrainte qui est évidente ; en faire une loi scientifique évite de se demander pourquoi on n’y a pas produit plus et comment on y partage ce qui a été produit. La loi de l’offre et de la demande est tout aussi « évidente ». Quand il n'y a pas assez pour tous de quelque chose, on peut en faire monter les prix jusqu’au moment où les « acheteurs », qui peuvent payer, constituent ensemble une demande égale à l’offre, « en prix du marché ». Mais pourquoi partager de cette façon ?

Toute l’économie dite scientifique est fondée sur ce modèle de compétition entre les ressources et entre les personnes qu’on laisse résoudre par la loi de l’offre et de la demande, la loi des marchés, les prix. Pour les situations où il n’est pas « usuel » d’avoir un marché et des prix, les tenants de ce principe, mettent au point des systèmes de prix fictifs pour respecter la loi des marchés. Toute la vie de la société pourrait y passer! Non, ne laissons pas les marchés faire la loi, mais mettons les marchés, là où ils sont bien nécessaires, au service de la société.

Les principes de la « socioéconomie » dont il est question ici sont ceux qui étaient en voie d’établissement quand la Philosophie morale et politique est devenue au 19ème siècle Economie Politique. Ce dernier terme, peu revendiqué aujourd’hui, intégrait le caractère Politique de l’économie. Il souligne combien les rapports de force – les rapports sociaux- sont essentiels pour comprendre ces questions mais il avait conduit à des formulations abandonnant toute considération philosophique et morale : ce champ de réflexion était rejeté dans le domaine idéologique « les doctrines économiques » perçu comme éloigné de celui d’une analyse objective et « rationnelle ».

« Socioéconomie » - comme « Agroécologie » sont employés ici dans un sens large ; socioéconomie signifie une analyse du fonctionnement des activités « économiques » au service de la société qui prend en compte les rapports de force au sein de celle-ci et ses options morales et politiques. Depuis le 19ème siècle la spécialisation des disciplines fait que l’on a là, au regard de ces distinctions disciplinaires académiques actuelles, tout à la fois de l’Anthropologie, de la Philosophie, de la Sociologie, du Droit, de la Science politique, de la Psychologie sociale, des Sciences de gestion et de l’Economie politique…C’est dans cet esprit post-disciplinaire qu’a été fondé et travaille « PEKEA »
Page mise à jour le 14 11 2012 à 15:28

convivialité pratique - convivialisme méthodologique

Déclaration universelle d'interdépendance généralisée


Projet de Déclaration universelle d'interdépendance généralisée
Préambule

Au cours de sa très longue histoire, l’humanité s’est déployée dans un petit coin de l’univers, formant des groupes organisés de personnes, de communautés, de peuples, d’États entre lesquels les relations ont souvent été dramatiques. Cette déclaration universelle reconnaît que la vie est une valeur essentielle qui procède d’une interdépendance générale entre les personnes, les groupes, les communautés, les peuples, les États et les composantes de l’environnement naturel. L’aspiration universelle de chaque être, de chaque peuple, à la liberté et à l’égalité peut trouver une réponse ressentie comme juste dans la reconnaissance et le respect par tous de cette interdépendance généralisée. Ce respect exige de pratiquer la convivialité pour organiser des sociétés bonnes et assurer la paix à l’humanité au sein de l’univers. Elle ne peut se faire sans l’observation d’un certain nombre de règles et l’attachement à des convictions qu’énoncent les articles ci-après.

Article 1 : La vie
La vie est la valeur essentielle commune et partagée par toutes et par tous au-delà des différences de sexe, de couleur de peau, de nationalité, de langue, de culture, de religion, d’origine sociale, d’opinion politique ou autre, de naissance ou de prospérité. Elle est consubstantielle à l’existence de l’univers visible et invisible, matériel, végétal, animal qui constitue l’environnement naturel dont est née l’humanité. Elle lui en est redevable et lui doit le respect.

Article 2 : L’humanité
Il n’y a qu’une seule humanité ; elle s’est constituée en divers groupes qui ont forgé chacun leur milieu de vie au sein de l’environnement. Les êtres humains sont des êtres dont la vie ne peut être que menée ensemble en interaction entre eux et avec ce milieu où ils aspirent à une vie bonne. Cette qualité de la vie croît avec celle des rapports entretenus les un•e•s avec les autres et avec la nature.

Article 3 : L’individu
L’individu naît au sein d’un groupe inséré dans un milieu qui l’accueille et le forme à ce mode de vie comme être humain interdépendant et participant à une commune socialité. L’humanité doit être respectée en la personne de chacune et de chacun de ses membres ; chaque personne doit être reconnue comme telle – sans discrimination d’aucune sorte. Elle doit pouvoir créer, construire, affirmer, faire évoluer son individualité singulière en développant sa puissance d’être et d’agir.

Article 4 : Le collectif
Le collectif est l’expression de la commune socialité des individus vivant en groupes au sein de l’environnement. 1-Toute personne manifeste son individualité particulière, en interaction avec les autres et avec l’environnement naturel, ce qui conduit immanquablement à des oppositions et des conflits. Les dynamismes individuels et les rivalités bousculent l’humanité mais restent féconds tant que les éventuelles destructions qui en résultent sont créatrices et ne mettent en péril ni le cadre de la commune socialité, ni l’environnement naturel de l’existence collective.
2- Les êtres humains vivent ensemble et forment des groupes, des groupes de groupes, des peuples, des États, des ensembles d’États qui ont, à chaque niveau de regroupement, leur individualité collective singulière à épanouir tout en préservant, de proche en proche, les conditions de l’existence collective pour le niveau plus élevé, jusqu’au niveau ultime, celui de l’humanité tout entière.

Article 5 : La volonté générale
Pour assurer le maintien de la commune socialité sans que cela passe par l’imposition aux autres de la volonté des un•e•s, il faut qu’une volonté générale puisse se former et soit acceptée par chacun•e.
1- Les êtres humains se regroupent pour vivre ensemble et forment des associations, des peuples, des États.
2- Chaque individu participe à l’organisation des interactions au sein des groupes dont il est membre fondateur ou qu’il a rejoint et contribue à la formation de la volonté générale de ces groupes, de ces peuples, de ces États.
3- Les modalités de participation et de contribution de toutes et de tous constituent un processus politique par lequel est établie la Loi, comme expression de la volonté générale.
4- La volonté générale se forme ainsi dans le cadre de processus participatifs directs aux échelons de regroupements de base – avec de petits nombres- et selon des formules mixtes avec des systèmes de représentations aux échelons plus élevés – avec de plus grand nombres.
5- La volonté générale s’exprime par la Loi commune et s’impose à toutes et à tous. De la même manière qu’elle s’élabore progressivement de l’échelon le plus restreint à celui le plus élargi, elle est affirmée et mise en œuvre selon le principe de subsidiarité : elle doit être exprimée, au service de la vie, à l’échelon le plus bas possible.

Article 6 : La Loi commune
La Loi commune résulte de l’expression de la volonté générale et s’impose à toutes et à tous avec justice.
1- La Loi assure que toutes et tous ont accès aux moyens d’exercer leur autonomie d’épanouissement. Ces moyens sont connus comme étant les droits civils, politiques, économiques, sociaux, culturels et environnementaux qui permettent à toutes et à tous d’avoir une vie digne et respectueuse de la nature.
2- La Loi interdit toutes les actions qui ne sont pas fécondes pour l’humanité et qui dégradent la nature. En instaurant des limites, la Loi garantit que toutes et tous mettent en œuvre leurs droits avec responsabilité vis-à-vis des autres et vis-à-vis de la nature. Cette considération à l’égard d’autrui et de la nature est le fondement du sentiment de justice.

Article 7 : La convivialité
La convivialité, art de vivre ensemble (con-vivere), valorise la relation et la coopération entre toutes et tous et avec la nature. Cela n’exclut ni les divergences ni les oppositions qui permettent la reconnaissance de toutes et de tous et de toutes les positions. Mais la convivialité est une force de vie. Elle interdit que le désir de reconnaissance et d’épanouissement ne s’enfle en démesure amenant une rivalité qui se transforme en guerre des un•e•s contre les autres et en force de mort.

Article 8 : Le primat de la vie culturelle
Le culturel est au cœur de l’interdépendance entre les êtres humains et avec l’environnement naturel.
1-La création et le partage de ressources – l’économie – et l’exercice des pouvoirs – la politique – sont des activités indispensables mais elles ne peuvent imposer leur primat au fonctionnement des groupes, des peuples, des États : elles sont soumises à la Loi commune. 2- Le primat est accordé au culturel, c’est-à-dire à la vie dans sa dimension de partage d’émotions et de sensations qui favorise aux échelons interindividuels et collectifs, les sentiments de dépassement de soi et de bonheur.

Article 9 : Les fruits de l’interdépendance
1- La mise en pratique de la convivialité et des articles de la présente déclaration constitue une éthique de la vie commune, dans l’interdépendance, pour une société bonne.
2- Partout sur terre, l’extension du convivialisme dans tous les regroupements humains, selon des modalités propres à leurs caractéristiques spécifiques, redonne à toutes et à tous une vie de pleine dignité et assure l’épanouissement de l’humanité dans son environnement.
3- Ainsi tous les êtres humains peuvent peu à peu retrouver l’espoir d’un futur meilleur à construire ensemble sur les potentiels et les promesses du présent.


Un premier texte de travail écrit en avril 2013 a été discuté principalement par les co-auteurs du Manifeste convivialiste et par des collègues japonais lors d'un séminaire à Meiji Gakuin le 10 mai 2013. Une version issue de ces discussions a été mise sur altersocietal.org le 10 juin 2013. Une version de travail a été postée début juillet, dans l'onglet textes à l'appui du site http://lesconvivialistes.fr/. De nouvelles remarques et suggestions m'ont été adressées depuis par des lecteurs, et je les ai intégrées dans la version postée ici le 26 septembre 2013; cette version est reprise dans l'ouvrage Vers une civilisation de convivialité publié par les Éditions Goater (Rennes) en février 2014.
Page mise à jour le 26 04 2014 à 16:50

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